Cherche étoiles
Patrick Beaulieu
Résidence — Artiste
Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de juin à octobre 2004.
Auteur associé au projet : Daniel Canty.
De nuit, la composition terrestre des lumières répond à celle du ciel. Dans leurs trajectoires, les voitures sont satellites. – Patrick Beaulieu.
Depuis des temps immémoriaux, l’humain scrute dans la nuit l’immensité de la voûte céleste. L’idée de la veille et du rassemblement de guetteurs contemplant dans l’obscurité ces lentes lueurs du lointain est à l’origine du projet Cherche étoiles de Patrick Beaulieu : c’est à une expérience de la vastitude à échelle humaine qu’il nous convie ici.
L’artiste a d’abord recherché des alliances avec des clubs d’astronomes amateurs pour infiltrer leurs soirées d’observation, confrontant, par le dialogue et l’intégration sculpturale, la rigueur scientifique à la poésie d’étoiles inventées. Ces infiltrations ont été archivées et transformées pour reconstituer une monumentale carte du ciel imaginée qui occupera momentanément au crépuscule, un champ urbain situé sur le terrain de l’ancienne usine Miner à Granby, dans l’éclaircie, entre la rivière et la piste cyclable.
luire chez l’autre
Cette installation éphémère déploiera des milliers de lueurs dans l’espace d’une nuit, permettant littéralement aux spectateurs de fouler le territoire céleste. La mise en scène des constellations en ce lieu serait-elle aussi une mise en scène présumée d’observateurs à travers ces constellations ? Certaines des subtilités que dévoile le ciel sont au sol, près de nous.
Une œuvre Web accessible via le site du 3e impérial s’ajoute comme complément poétique au cyber-reportage.
Terrains d’entente – Résidences d’artistes [2002-2005], 3 min 49 s.
Médiagraphie
À venir
Patrick Beaulieu observe par diverses manipulations les déplacements de lieu, de forme et de sens imprégnant le paysage. Il mène des actions qui influent sur la nature de l’objet en migration et qui en éprouvent la fragilité. À ce titre, le projet La Patrie réalisé entre 2000 et 2002 en est un exemple audacieux. Celui-ci consistait à transplanter une épinette de 15 mètres extraite de sa forêt sur le site du complexe environnemental Saint-Michel à Montréal, puis d’exporter son rejeton, à racines nues, au Plastic Kinetic Worms art center à Singapour.
Les interventions de Patrick Beaulieu, par le biais d’objets sculpturaux et de lumières projetées, rendent compte de la présence des traces de l’homme dans la nature et de celles, plus émotives, de la nature chez l’homme. Ce sont des actions dont la mise en scène évoque une déportation de fragments de l’intime dans les grands espaces. Pour révéler l’ampleur du territoire concerné il en documente l’exécution monumentale. Ainsi, tous les repères sensibles se retranchent derrière l’utilisation de supports photo et vidéo qui font partie intégrante de l’œuvre. Le résultat se décline comme autant de traces témoins qui mesurent l’étendue de ce qui sombre et l’ampleur de ce qui vient. Ces propositions révèlent un dialogue entre objets et images du dehors dans lequel une condensation poétique incite à expérimenter l’œuvre tant du point de vue de sa profondeur (espace), de sa surface (étendue), que de son histoire dévoilée. La subtile, voire fragile, relation entre lieux réels et lieux fictifs invite à une lente transgression d’un monde à l’autre où des arbres, travaillés de lumières, traversent les salles d’exposition et où les murs et écrans s’érigent autour des champs.
Parmi les réalisations de Patrick Beaulieu, citons La Battue, dans le cadre de ALICA, qu’a produit le 3e impérial, centre d’essai en art actuel (2001), Flag Project, lors de la Gwangjiu Biennale (Corée, 2002), Les arbres nus à la Maison de la Culture Côte-des-Neiges (Montréal, 2002) et Samare à la Fonderie Darling (Ultra vide, Montréal, 2002). Il a également présenté son travail au Festival de Arte Visual de Morelia et à l’ENAP de l’Université Nationale Autonome du Mexique (Mexico, 2003), ainsi qu’à l’événement Cohabitations : commune mesure ?, produit par AxeNéo7 (Hull, 2004). Il prépare présentement un projet sur l’effritement du paysage qu’il déploiera chez CIRCA à Montréal en octobre 2004 ainsi qu’au Observatorio Centro Experimental au Mexique et au Experimental Intermedia en Belgique, en 2005.
Séjour de prospection
23 au 26 juin 2004
Séjour de production
04 septembre au 02 octobre 2004
Installation in situ,
performance et rencontre festive
Samedi 02 octobre 2004 de 19 h 30 à 23 h
Lieu : terrain en friche près de la piste cyclable
Rues Denison Ouest et Long, Granby (Québec)
Prévoir des vêtements chauds et un parapluie en cas…
Complément poétique (Player Flash requis)
Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction technique et administrative / Martin Poitras, soutien aux artistes et aux communications / Stéphanie Lagueux, infographie et site web.
Thomas Grondin, Philippe Côté, Michel Arcouette, Caroline Gagné, Yves Gendreau, Suzanne Joly, Martin Poitras.
Michel Dionne, Stéphanie Lagueux, Martin Morin, Maurice Provencher ainsi que les membres du Club d’Astronomie Drummondville Inc. et du Club des Astronomes Amateurs de Sherbrooke et la Ville de Granby.
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, CHASCO et député Bernard Brodeur.
Sauf mention © Patrick Beaulieu et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2004.