Croisements – Les possibilités d’une approbation

Mathieu Fraser-Dagenais

Sur la rive sud de la rivière Yamaska,
Mathieu Fraser-Dagenais a repéré des vestiges
de l’ancienne usine de caoutchouc Miner.
Il a décidé d’y greffer son installation
et dans un souci d’intégration, Il identifie précisément la couleur de cette plateforme de béton.
Voici la maquette de son intervention « Croisements ».
Artiste méticuleux à l’œuvre
Préparation des surfaces,
couleur idéale pour intégration optimale
et comme touche finale… ajout d’un graffiti
réalisé avec toujours autant de soins.
Déménagement vers le site d’accueil.
Descente sur le bord de la rivière.
Assemblage des premiers pans de son module.
Le volume se précise.
Le module complété.
Le 28 octobre, par un jour de pluie, les premiers visiteurs empruntent le sentier
pour se rendre à la rencontre festive.
Échanges animés,
vin chaud, thé et biscuits.
Ultime intervention graphique de Mathieu

Résidence — Artiste

Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de avril à novembre 2006.

Le projet est associé à la résidence d’auteure et chercheure de Lisanne Nadeau.

Se manifestant principalement à travers les modes de l’installation et du dessin, la pratique artistique de Mathieu Fraser-Dagenais témoigne d’un grand intérêt pour les champs de l’architecture et de la littérature. Sa production se caractérise par une habile fusion de l’art conceptuel et du minimalisme, des héritages qu’il intègre intelligemment dans sa démarche en art actuel. Le langage formel de ce créateur est teinté du parti pris moderniste pour la rigueur et le dépouillement. Il esquive l’aspect sévère caractéristique de ces formes d’art des années soixante et soixante-dix avec son vocabulaire enrichi de détails poétiques — imprimé floral, texture plâtrée, mousse végétale —, conférant une sensibilité lyrique à l’ensemble de son travail. Cette épuration agit donc comme indice de lisibilité dans le profilé des formes de ses œuvres, qui évoquent généralement des volumes architecturaux simples tel que la plate-forme, le pavillon ou la toiture.

L’entreprise du jeune créateur n’est pas sans rappeler celle poursuivie par le groupe d’écrivains du Nouveau Roman qu’il affectionne. Si les romanciers de ce mouvement littéraire français partageaient le souhait de former par leurs œuvres de nouveaux lecteurs qui seraient détachés de leurs routines réalistes construites de significations toutes faites, Mathieu Fraser-Dagenais, lui, travaille à faire de nous de nouveaux usagers de la ville, en s’attaquant à déconstruire nos a priori entretenus face à l’environnement bâti.

Ainsi, dans son travail de plasticien, Mathieu Fraser-Dagenais mène une réflexion sur les changements de nos paradigmes spatiaux et sur l’impact qu’ils ont dans la formation de notre pensée. Ses projets déconditionnent nos attitudes posturales en nous confrontant à des situations inusitées dans lesquelles nos repères sont mis à l’épreuve. Pensons par exemple à la sculpture Belvédère réalisée en 2003, sorte de tablette aérienne surdimensionnée, faite pour s’y asseoir. Ses installations portent en elles quelque chose d’étrange et provoquent une certaine incertitude quant à leur statut. S’agit-il de mobilier, de lieu ou plutôt d’une mutation fusionnant les deux ? Ces œuvres ont le caractère artificiel et factice propre aux maquettes et, justement, l’ambivalence que provoque ce jeu d’échelle les fait ressembler fortement à des modèles réduits qu’on aurait magnifiés.

Le projet qu’il propose dans le cadre du programme de résidence Champs d’intérêt consiste à implanter et intégrer un module architectural sur un site choisi en fonction de son utilisation publique. Le module est une construction de taille réduite, soit d’environ 15 m3 et opère tel un jeu de surfaces — murs, plateforme, toit — afin de proposer et de supporter une série d’usages répondant à l’initiative des utilisateurs. Selon l’artiste, cette construction vise l’actualisation d’une conscience du lieu en agissant comme témoin et anticipe une réponse des passants, notamment l’occupation et l’appropriation.

 

3e impérial : Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer – Résidences d’artistes et forum [2005-2008]Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer 2005-2008, 33 min 49 s à 38 min 32 s.

Médiagraphie

À venir

Diplômé du baccalauréat en arts visuels de l’Université du Québec à Montréal, Mathieu Fraser-Dagenais a présenté son travail dans le cadre d’expositions et d’événements, à Montréal et dans différentes régions du Québec. En 2005, il présentait son travail à Bremen en Allemagne. Il a été invité comme artiste en résidence, notamment à l’atelier Silex à Trois-Rivières et au centre Caravansérail à Rimouski en 2006. Parallèlement à sa pratique artistique, il s’est impliqué dans l’organisation du centre DARE-DARE à Montréal.

Séjour de prospection
03 au 07 avril 2006

Séjour de production
02 au 29 octobre 2006

Sculpture in situ

28 octobre au 26 novembre 2006

Rencontre festive

Samedi 28 octobre 2006 à 14 h

Lieu : terrain de l’ancienne usine Miner
Rues Denison Ouest et Long, Granby (Québec)

Descendre vers la piste cyclable et
suivre les indications sur le site.

Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction technique et administrative / Nina Dubois, soutien aux artistes et aux communications / Martin Dufrasne, chargé de projet / Stéphanie Lagueux, infographie et site web.

 

Thomas Grondin, Caroline Gagné, Michel Arcouette, Caroline Boileau, Yves Gendreau, Martin Poitras.

Ville de Granby.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, CHASCO et député Bernard Brodeur.

Sauf mention © Mathieu Fraser-Dagenais et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2006.

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