La maison imaginaire

Marc Gagnon

Résidence — Artiste

Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de en novembre 1997.

Auteure associée au projet : Sonia Pelletier.

C’est par analogie à l’urbanité que l’on dissémine l’art actuel en milieu rural, et ce, même si l’on est résident ou originaire d’un milieu rural. Effectivement, l’art actuel en milieu rural s’apparente à l’art actuel en milieu urbain, ne serait-ce que dans la structure de sa mise à vue, ou encore dans la volonté que ça en soit, par dénomination et par intention de le voir reconnu comme tel.

Par ailleurs, Instants ruraux est une stratégie pour que l’art actuel en milieu rural déroge à une certaine ghettoïsation dans sa monstration. Pour que l’on trouve des œuvres et des œuvres d’art dans ceci et cela, ici et là où on ne s’attend pas à les trouver. Du coup, surgit une succession d’instants artistement liés au territoire, à la communauté et à l’identité. De ces instants de coopération entre l’artiste et le citoyen rural résultent des mises en œuvre où l’œuvre n’est pas seulement contenue dans un temps et dans un lieu connus et convenus, mais où l’œuvre contient elle-même un retour d’implication à son environnement physique et à son contexte de justification sociale. Échanges de biens et de services comme des modes de vie et de créativités établissent les conditions nécessaires à l’anecdote. Ainsi, d’un discours, d’un témoignage se répercute une résonance, une émotion de sens et de valeur. Toutefois, ici, on ne saurait présumer des attitudes adoptées en tant que forme d’esthétique sociale.

En fin de compte, l’important est d’assurer et d’assumer l’acte – qui, par son geste, s’oppose aux choix imposés par la société industrielle et technologique – et non de le folkloriser.

3e impérial : des Instants ruraux à Supra rural – Résidences d’artistes et forum [1997-2002], Instants ruraux 1997 1998 1999, 0 min à 1 min.

Médiagraphie

À venir

On retient de Marc Gagnon l’œuvre insolite qui a suscité tant de controverse et débordé en échos médiatiques : Chirurgie plastique, 1ère opération, 1995, réalisée aux abords de l’autoroute 10, dans un champ agricole, offrait aux regards des automobilistes un orme magnifique au feuillage phosphorescent, inattendu et déroutant. Si déroutant que le ministère des transports a menacé de l’abattre. Quelques années plus tôt, c’est Sur le terrain de la séduction que nous entraînait Marc Gagnon, projet qui reliait l’art et le commerce par un habile jeu de mise en marché de tableaux de paysage imitant les affiches de vente immobilières dans un quartier résidentiel.

Quel que soit le contexte, Marc Gagnon poursuit, depuis une dizaine d’années, une réflexion sur la fragilité de l’art et de l’environnement et sur l’artiste dans son environnement social et culturel, dénonçant le glissement qui s’est opéré entre le discours et la pratique actuelle de l’art. Il réinvente chaque fois ses propres règles, misant toujours sur le lien qu’il tisse avec son interlocuteur plus que sur l’objet qui les confronte ; avec constante la satire, le jeu et l’humour qui lui permettent de déjouer l’imposture.

Séjour de production
23 novembre au 21 décembre 1997

 

23 novembre au 21 décembre 1997

Lieu : Les Golf des Lacs
À 1KM de la sortie 74 de l’autoroute 10
Boul. Pierre Laporte, Bromont (Québec)

Danyèle Alain et Doyon/Demers, coordination artistique / Yves Gendreau, logistique, soutien technique et administratif.

Le Golf des Lacs, Steelplast Inc. Normand Choinière, André Côté, Nicole Bousquet, Bruno Beauregard, Lucie Brosseau, Les entreprises Jean Brodeur, Granby Granite, Normand Lavoie, Réjean Genest, la municipalité de Roxton Pond.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada.

 

Sauf mention © Marc Gagnon et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 1997.