Adrienne Luce

Artiste et aide pêcheur en mer depuis plusieurs années, Adrienne Luce vit et travaille en Gaspésie, à Shigawake dans la Baie des Chaleurs. Elle fait donc partie de ce tiers des ruraux du Québec, vivant en région éloignée, et sa pratique artistique témoigne d’une forte préoccupation sur les enjeux que traverse le quotidien rural dans la modernité avancée. Sa démarche artistique se réfère au paysage comme mode de connaissance. Son processus de travail basé essentiellement sur la cueillette de matériaux et d’objets de récupération est issu de la tradition maritime de la pêche à l’estime, ce geste millénaire du pêcheur qui jette sa ligne en aveugle et attend patiemment que morde le poisson. C’est cette culture de la fixité qui sous-tend son travail. « La cueillette est un lieu où je passe en finissant par oublier qui sculpte qui ».

En plus d’avoir participé à de nombreuses expositions solo et de groupe, elle compte des réalisations parmi l’importante collection d’œuvres d’art intégrées à l’architecture du Québec. Elle a été l’initiatrice et la coordonnatrice d’un premier événement d’art visuel actuel en Gaspésie : Bonjour Françoise (1990), manifestation qui, selon Adrienne Luce, est une réponse aux théoriciens qui prétendent que la nature est un mythe urbain. Sa résidence au 3e impérial amorce une réflexion sur la culture littorale, celle de son quotidien gaspésien, et la culture continentale.