César Saëz
Depuis 1993, César Saëz expose publiquement une œuvre percutante, délibérément mise sous tension dans le courant de la vie qui se joue dehors: une réflexion sur des situations sociales tangibles mais aussi un énoncé critique sur la fonction de l’art qu’il assume haut et fort comme « acte interactif » en opposition à « objet de contemplation ». Ainsi en octobre 1993, il installe à l’entrée du Musée d’art contemporain de Montréal une immense toile tentaculaire faite avec de larges bandes élastiques, perturbant ainsi cet espace institutionnel et questionnant l’élitisme et la bureaucratie du musée. L’année suivante, il intervient dans l’environnement du Centre canadien d’architecture avec une centaine de panneaux « Condos à vendre », faisant cette fois allusion à la spéculation immobilière. Également invité lors d’évènements publics il présentait Ombres passantes, une intervention itinérante sur le boulevard Saint-Laurent (Articule, 1997), puis réalisait Les Vagues percées à Percé (Paysage réinventé, Champ Libre, 1998). Sa participation récente à l’évènement Artifice (Montréal, 1998) lui a valu le prix pour la meilleure œuvre de rue: une sculpture faite de téléviseurs, disposés dans des conteneurs. Ces téléviseurs diffusaient en continu des images médiatiques provenant d’archives sur des manifestations de rue.