Raconte-moi une blague – Tell Me a Joke

Kinga Araya

Visite chez Solidarité ethnique régionale de la Yamaska.
Petite annonce pour rentrer en contact avec des immigrants.
Racontez-moi une blague !
…en créole
…en vietnamien
…en alsacien
…en espagnol
…en ouolof.
Réunies sur une bande sonore, les blagues sont ensuite diffusées dans l’espace urbain…
…par l’artiste déambulant dans le centre-ville,
à pied,
à vélo,
intriguant les oreilles plus attentives.
Au parc, près du lac, un haut-parleur a été installé et diffuse pendant près d’une semaine les blagues récoltées,
sonorités changeantes, inattendues, surprenantes.
Le 28 mai au parc, dernière récolte de blagues.
au programme : dari, polonais, anglais, français, espagnol…
Et le kak chikel, vous connaissez ?
Journée festive, journée de rencontre, on dresse le chapiteau en attente des convives.
Les langues se délient, on raconte, on rit…

Résidence — Artiste

Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de juin 2005 à mai 2006.

Le projet est associé à la résidence d’auteurs de Martin Dufrasne et Denis Lessard.

Où se trouve-t-on alors ? Où se trouver ? À qui peut-on encore s’identifier pour confirmer sa propre identité et se raconter sa propre histoire ? À qui la raconter d’abord ? Il faudrait se constituer soi-même, il faudrait pouvoir s’inventer sans modèle et sans destinataire assuré. Jacques Derrida, Le monolinguisme de l’autre ou la prothèse d’origine, Paris, édition Galilée, 1996, p. 95-96.

Raconte-moi une blague est un projet d’art qui prend racine dans la communauté multiculturelle en impliquant des immigrants qui ont choisi de vivre à Granby. Ce projet a été conçu dans le but de partager et de célébrer les différences culturelles, en introduisant des voix étrangères et des rires dans l’espace public. Il consiste à diffuser, dans la ville, des blagues racontées par des citoyens granbyens aux origines les plus diverses.

En travaillant avec les langues d’origine, l’intervention publique Raconte-moi une blague contourne les subtilités linguistiques et culturelles, qui seraient des éléments délicats à traduire et à comprendre dans leur intégralité, et introduit un effet hétérogène dans l’homogénéité linguistique que représente Granby pour l’artiste. Ce projet artistique pose par ailleurs la question suivante : que pourrait signifier le fait d’écouter des blagues transmises en différentes langues étrangères, dans l’espace public d’une ville où le français est la langue dominante ?

Par cette intervention, l’artiste souhaite recartographier symboliquement l’espace urbain et ainsi donner un certain relief à la présence croissante des nombreux immigrants dont la langue d’origine reste plus souvent silencieuse dans le quotidien de la ville qui les a accueillis.

 

3e impérial : Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer – Résidences d’artistes et forum [2005-2008]Champs d’intérêt : infiltrer, habiter, spéculer 2005-2008, 15 min 32 s à 22 min 40 s.

Médiagraphie

À venir

Artiste conceptuelle et chercheuse, Kinga Araya a développé une pratique interdisciplinaire en vidéo, performance et installation où elle explore le phénomène de la marche et de la parole au carrefour de différents langages et cultures. Originaire de la Pologne, elle vit au Canada depuis 1990. Kinga Araya détient deux baccalauréats en arts visuels et en histoire de l’art de l’Université d’Ottawa, une maîtrise en arts visuels de l’Université York (Toronto) et un doctorat en arts visuels et histoire de l’art de l’Université Concordia. Elle vient d’obtenir une bourse postdoctorale de l’Université de Pennsylvanie, à Philadelphie (2006), où elle poursuivra ses recherches sur la notion d’exil en relation avec le phénomène de la marche dans les pratiques contemporaines de la performance. Depuis 1996, elle a présenté ses œuvres dans nombre d’expositions individuelles (La Centrale, Montréal, 2006) et collectives, de festivals et d’événements au Canada, aux États-Unis, en Pologne, au Royaume-Uni, en Yougoslavie, en Italie, en France, en Espagne ainsi qu’en Australie et au Liban. Araya est co-fondatrice et éditrice de Locus Suspectus, revue d’art et de culture.

Séjour de prospection
13 au 17 juin 2005

Séjour de production
01 au 28 mai 2006

Intervention

22 au 28 mai 2006, horaire variable entre 11 h et 18 h

Lieu : trajet ponctué par les Parcs Pelletier,
Miner et Daniel Johnson,
Granby (Québec)

Rencontre festive

Dimanche 28 mai de 15 h à 18 h

Lieu : Parc Daniel Johnson
Rue Drummond, Granby (Québec)

Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction technique et administrative / Nina Dubois, soutien aux artistes et aux communications / Stéphanie Lagueux, infographie et site web.

Thomas Grondin, Caroline Gagné, Michel Arcouette, Caroline Boileau, Yves Gendreau, Martin Poitras.

Alberto de chez Alma Mundial, la communauté des immigrants de Granby, Solidarité ethnique régionale de la Yamaska, Richard Racine de la Société d’histoire de la Haute-Yamaska, Annie Guertin du centre d’intégration du Cégep de Granby, Francine Charland de l’Atelier 19.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, CHASCO et député Bernard Brodeur.

Sauf mention © Kinga Araya et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2005-2006.

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