Transformation extrême
Marie-Suzanne Désilets
Résidence — Artiste
Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de août à décembre 2004.
Le projet est associé à la résidence d’auteure de Viviane Paradis.
Intéressée par les notions de présence, de proximité et de distance dans la ville et par l’exploration de stratégies d’occupation de l’espace public, Marie-Suzanne Désilets construit des situations, parfois invraisemblables, qui agissent comme des catalyseurs de rencontres, des micro-événements s’insinuant dans le quotidien. Ces interventions relient l’action performative à l’utilisation interactive de moyens de communication insolites et de dispositifs étranges qui simulent ou détournent la fonction usuelle de certains éléments de l’aménagement urbain (signalisation, bancs, éclairage, etc.).
Dans le contexte de Terrains d’entente, elle puise dans des notions de condition humaine – la tolérance, la soumission, la séduction et la manipulation – comme autant de stratégies pour favoriser une expérience esthétique tangible dans la cité et provoquer une réflexion sur les rapports entre l’aménagement urbain et la convivialité.
Pour y arriver, elle planifie un choc sensoriel collectif en créant un point de mire sur les colonnes Morris en désuétude, situées au centre ville de Granby. Aménagées à même de petites places publiques, ces colonnes publicitaires bloquent effectivement la possibilité d’interaction sociale, plutôt que de la favoriser. Elle les travestira en objets d’affection pendant une courte période, s’assurant de leur propreté et de leur potentiel d’attraction en les bichonnant quotidiennement, puis les rendra à leur état initial à la fin du projet. Empruntant une forme de signalétique suggestive, elle signe ainsi une action manifeste qui se veut une déclaration de laideur et d’obsolescence et un regard critique sur nos façons d’habiter le territoire. Elle révèle des valeurs, des désirs, des inhibitions et des ouvertures et mise sur la richesse des possibilités variées et inattendues d’un environnement humain.
Terrains d’entente – Résidences d’artistes [2002-2005], 3 min 54 s.
Médiagraphie
À venir
Marie-Suzanne Désilets a complété un baccalauréat en design de l’environnement ainsi qu’en histoire de l’art. Elle détient également une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal. Depuis 1996, elle a réalisé et présenté de nombreux projets d’art public au Québec, au Canada, en France et aux États-Unis. Parmi ses réalisations récentes, mentionnons, en 2003, l’intervention urbaine Projections – Je suis une machine, présentée par La Centrale à Montréal, une participation au festival de performance MST de la Stride Gallery à Calgary et une résidence à l’Atelier Alain Lebras (galerie ipso facto, Nantes); en 2002, une performance à la galerie New Langton arts à San Francisco et en 2001, une résidence au centre d’artistes Le Lobe à Chicoutimi. Marie-Suzanne Désilets est impliquée activement au centre d’artistes Dare-dare à Montréal depuis 1999.
Séjour de prospection
17 au 20 août 2004
Séjour de production
16 novembre au 12 décembre 2004
Intervention urbaine
25 novembre au 11 décembre 2004
Lieu : places publiques du centre-ville
Granby (Québec)
Événement
Samedi 11 décembre 2004 à 14 h
Lieu : place René-Lévesque
Près du 77 rue Principale, Granby (Québec)
Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction technique et administrative / Martin Poitras, soutien aux artistes et aux communications / Stéphanie Lagueux, infographie et site web.
Thomas Grondin, Philippe Côté, Michel Arcouette, Caroline Gagné, Yves Gendreau, Suzanne Joly, Martin Poitras.
Bruno et Madeleine, Ville de Granby.
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada, CHASCO et député Bernard Brodeur.
Sauf mention © Marie-Suzanne Désilets et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2004. Photos : Bruno Lachance et 3e impérial.