Villa treize – Villa des regrets

BGL

Résidence — Artiste

Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant d’avril à septembre 1999.

Auteure associée au projet : Sonia Pelletier.

 

« Voilà plus d’une semaine que nous sommes installés à Granby. Nos recherches en voiture dans les campagnes environnantes nous ont permis de constater la gravité des dégâts causés par les nouveaux développements domiciliaires. Ces chantiers de châteaux de cartes, érigés le plus rapidement possible et au moindre coût sont construits au détriment de la nature et du patrimoine architectural. Ainsi, trop souvent, aucun arbre n’est épargné et de nombreuses fermes et maisons ancestrales disparaissent. L’ampleur de ce fléau nous donne des frissons dans le dos et c’est pourquoi nous avons décidé de montrer le manque d’âme et le caractère éphémère de cette architecture en bâtissant la charpente de notre propre Villa des regrets. » – BGL, journal de bord, Granby, le 23 mars 1999.

Ardent bâtisseur de l’imaginaire, BGL inaugure dans sa production, une première œuvre hors-les-murs. Elle propose une réflexion sur l’architecture de consommation et la menace qu’elle représente pour la nature et le patrimoine construit. À travers les branches d’un boisé, à l’emplacement de « Villa 13 » – un lot du projet domiciliaire de l’entreprise Royal Bromont – ils ont érigé une charpente de maison fabriquée avec du bois récupéré provenant de chantiers de rénovation. Cette sculpture est en démonstration jusqu’à la mi-juillet. Elle est ensuite déplacée au-dessus d’un champ de maïs, dans le canton de Granby, à la limite du territoire urbanisé. Cette œuvre, telle une figure emblématique des zones vertes menacées par les projets immobiliers célèbre la noblesse du construit, poétise la forêt mutante, le lot sacrifié. Elle réfléchit la frénétique ardeur mercantile en offrant un regard autre, un instant, une distance: entre le désir et le confort, entre le confort et la différence.

3e impérial : des Instants ruraux à Supra rural – Résidences d’artistes et forum [1997-2002], Instants ruraux 1997 1998 1999, 10 min 44 s à 13 min 50 s.

Médiagraphie

À venir

BGL est un acronyme pour Jasmin Bilodeau, Sébastien Giguère et Nicolas Laverdière. Ce collectif de la jeune relève est adepte de la récupération. Il fabrique, avec des techniques et des matériaux bruts, des objets familiers qui sont la plupart du temps en bois. Si ces œuvres sont en apparence optimistes, elles dénotent une lucidité implacable qui offre une critique sociale à la fois incisive et rafraichissante. On a vu, dans ses récentes expositions, une œuvre intitulée Perdu dans la nature (La Chambre blanche, Québec, 1998) qui reproduisait à l’échelle une cour arrière de banlieue dans l’espace d’une galerie. Un travail minutieux d’assemblage et de marquèterie pour recréer une piscine hors-terre avec patio, une voiture Mercédès et la pelouse, et tout ça… en bois. Enthousiastes, ils commentent: « On refait avec des déchets, les objets de consommation sur quoi les gens fondent leur bonheur. »

Séjour de production
15 avril au 30 septembre 1999

Villa treize

15 avril au 15 juillet 1999

Lieu : rue de la Couronne, Bromont (Québec)
Visite libre en tout temps

Villa des regrets

16 juillet au 30 septembre 1999

Inauguration

Samedi 21 août 1999 à 16h

Lieu : 1215, rue Dufferin, Canton de Granby (Québec)

Danyèle Alain, coordination artistique / Yves Gendreau, logistique, soutien technique et administratif.

Dominique Martin, Vincent Giguère et Yves Gendreau.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada.

Sauf mention © BGL et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 1999.

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