Sylvaine Chassay – Les écrins – rencontre publique – 14 avril 2012

27 March 2012

Samedi le 14 avril, aura lieu le lancement de l’œuvre Les écrins (paroles de Joyeux Troubadours) de Sylvaine Chassay, présentée au Café Madame Hortense à Granby jusqu’au 30 avril 2012.  Débuté en mars 2011, le processus de travail qui a mené à la réalisation de l’œuvre s’est déroulé dans le cadre d’un projet de résidence de coproduction en art infiltrant, de la programmation L’envers de l’endroit du 3 impérial, centre d’essai en art actuel. L’auteure en résidence Véronique Leblanc a été invitée à s’associer à ce projet pour se livrer à une réflexion critique qui fera l’objet d’un texte dans une publication du centre.

Les écrins (paroles de Joyeux Troubadours)

L’être humain est au cœur de l’œuvre Les écrins. Composée d’un ensemble d’écrans numériques, celle-ci agit tel le révélateur de messages qui nous sont livrés par des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Elle se présente en une mosaïque de phrases qui nous interpellent par leur caractère intimiste. Ces messages, ainsi transposés dans l’espace public, revêtent un sens précieux qui est tributaire de notions d’effacement liées à notre condition humaine : la maladie, la vieillesse et la mort.

Pour mieux saisir la portée de l’œuvre, il faut retourner en amont du geste artistique. C’est à travers un délicat processus d’écoute, de dialogue et d’échange, lors d’une implication bénévole soutenue, dans le cadre des activités des Joyeux Troubadours organisées par la Société Alzheimer de Granby, que Sylvaine Chassay a recueilli les « mots-trésors » qui allaient constituer la matière première de l’œuvre. Sa mission : faire émerger, avec l’aide d’intervenantes qualifiées, en tout respect de la condition des personnes et en s’assurant de leur consentement, des nectars de vie enfouis dans des mémoires, pour en conserver la trace. Un pas à la fois, le premier consistant, pour l’artiste, à entrer progressivement dans leur univers. L’enjeu, en retour, fut de les introduire au sien, en leur racontant l’histoire de son parcours et de ses motivations artistiques et en leur proposant de collaborer à son projet pour arriver à susciter chez chacun d’eux, le désir de se livrer, de léguer des mots importants à leurs yeux.

Dans cette expérience artistique, l’engagement, la présence, l’intuition et l’écoute active sont des clés importantes. Les écrins peut s’interpréter comme un geste de résistance positive qui scrute, par une esthétique attentionnelle, les revers de conditions humaines éprouvantes en leur attribuant, à travers l’essence de paroles signifiantes, une charge porteuse d’espoir qui nous invite à célébrer la vie.

3e-imperial.org/sylvaine-chassay