Expérience de vie en commune. Repenser le monde à travers la création

[…] ma finalité n’est pas un objet d’art, mais un projet de recherche se matérialisant sous une forme transdisciplinaire (installations, performance, photographie, rencontres, écrits, etc.). Mettant l’accent sur le processus […], mes travaux emploient le dialogue, l’empathie et la confiance comme une stratégie de production. – Romeo Gongora.

Explorer la perspective symbolique et dramaturgique des interactions humaines est une constante dans le travail de Romeo Gongora. L’histoire de la Révolution tranquille et de la contreculture des années 1970 au Québec, au cœur de ses recherches récentes, l’ont mené à découvrir le mouvement des communes de cette époque, et à réactualiser le modèle de la commune qui en est issu, par le biais d’une expérience de vie conçue et réalisée, dans son intégralité, comme geste d’art collectif.

Un appel à participants lançait le projet en novembre 2014 dans les journaux locaux et sur les réseaux sociaux pour recruter « des individus ouverts au dialogue et à une approche organique, qui partagent un désir de collaboration, d’utopie sociale ». Défi de taille : réunir dans un lieu de vie commun et pendant une durée déterminée, du 27 mai au 21 juin 2015, des personnes de divers horizons, ne se connaissant pas, appelées à partager un même objectif, repenser le monde à travers la création, et à définir les modalités de leur expérience de vie. La commune sera constituée de cinq adultes et d’un jeune enfant.

Ensemble, ils préconisent un espace d’échange collectif et de rapports humains authentiques s’attribuant le rêve, l’impossible et l’extraordinaire. Leur vision s’appuiera sur quatre axes: l’artistique, le social, la psychologie et la spiritualité. Une volonté de créer des alternatives aux approches productivistes et consuméristes, de repenser la famille et les rapports intergénérationnels, anime le groupe. La commune élabore un programme de causeries, ateliers, rencontre festive, dont certaines ouvertes au public : La révolution sexuelle sous l’orée de la révolution tranquille avec Jean-Marc Piotte, sociologue, Une marche dans la forêt avec l’herboriste et auteure, Anny Schneider. Des activités de création collective et individuelle sont intégrées au quotidien de la commune : collages, écrits, photographies, création vidéo.

En 2013-2014, avant de lancer l’appel à participants, une enquête de terrain menée par Romeo Gongora dans la région de Granby avait généré des rencontres et révélé des récits ainsi que des vestiges d’autoconstruction reliés au mouvement alternatif des années 1970 (le « bidule » et la commune de Waterloo) et 1980 (centre Mater Materia). La commune initiée par Romeo Gongora choisira d’établir ses quartiers sur le site des Terres Boisées : là où se succédèrent, entre les années 1980 et 2000, diverses expériences collectives dont la plus connue de 1980 à 1985 fut, sous la bannière de Mater Materia, le premier centre de croissance personnelle du Québec, lieu mythique et fief champêtre de Jacques Languirand qui y acceuillit plusieurs maîtres spirituels.

Basée sur des valeurs humanistes, Une commune pour repenser le monde à travers la création aura eu l’audace de s’offrir une parenthèse de temps pour rêver et expérimenter concrètement des stratégies et des outils planétaires d’émancipation viables, et aptes à transformer notre monde.

communcommune.org
Programme d’activités de la commune
Une expérience de commune du 26 mai au 21 juin 2015
L’appel à candidatures cliquer ici!

Visionnez le documentaire La commune, réalisé par Carl Desbiens qui présente les témoignages des participants à l’expérience. Il est produit et diffusé par la Télévision communautaire de Waterloo.

La constellation des métiers bizarres – Résidences d’artistes [2012-2017], 6 min 46 s.

Médiagraphie

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