Résidence — Artiste

Art infiltrant

Animé par une volonté d’offrir aux publics des points de rencontre inédits avec l’art et de proposer aux artistes une plateforme d’expérimentation qui se situe dans les zones sensibles et parfois excentrées des territoires humains, dans des espaces non dédiés à l’art et dans un rapport de proximité à la collectivité, le 3e impérial, centre d’essai en art actuel oriente ses activités dans le champ de ce qu’il définit comme art infiltrant.

Nous entendons par art infiltrant, des pratiques d’art qui opèrent à même le réel par un investissement d’énergie dans le corps social. Les processus de l’art infiltrant privilégient une diversité d’approches esthétiques ou disciplinaires (installation in situ, in socius, performance, manœuvre, intervention urbaine, etc.) et une attitude constructive et ouverte; ils mettent à profit des compétences qui ne relèvent pas exclusivement du champ artistique. À travers une logique de l’apprivoisement, et tout en prenant en charge les considérations éthiques qu’elles soulèvent, ces pratiques participent à intégrer l’art dans différentes sphères du quotidien.

Notre objectif est de produire et de rendre accessibles des œuvres agissantes qui génèrent du sens, ludique et critique tout en soutenant une réflexion collective continue afin de mettre à jour et améliorer nos processus, susciter des occasions de débat et transmettre les avancées de ces explorations.

Pour explorer d’autres manières d’habiter le réel.

Coproductions

Texte à venir.

Photo : Swann Bertholin, 2020.
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Témoignages

Camila Vasquez

Être en résidence au 3e impérial a été pour moi un contexte idéal pour approfondir dans une vraie recherche-création et être soutenue et accompagnée par des collègues-artistes. La structure d’accueil du centre m’a permis d’être à l’écoute du projet, de le laisser évoluer et changer, pour ainsi affiner mes intentions et la manière de leur donner forme. L’équipe possède une grande connaissance du terrain et du type de projets qui s’y réalisent. Ils ont une vision claire et très particulière de l’art et un grand engagement avec les artistes qu’ils accueillent. Ceci s’exprime tout au long de la résidence par des conversations, des échanges écrits, des rendez-vous virtuels et plusieurs démarches qui m’ont encouragée à établir un lien de confiance et laisser le projet prendre toute son amplitude.

Caroline Boileau

Ce projet de résidence me donne encore le vertige presque dix ans plus tard. Mon idée de départ aurait dû ne pas fonctionner. Je souhaitais travailler avec des enfants d’âge préscolaire en CPE (Centre de la petite enfance) et aussi avec des personnes âgées résidant à l’hôpital ou dans une résidence. Je m’imaginais faisant de l’aller-retour entre ces gens et ces lieux, posant des questions sur la santé, sur la vie qui passe et qui laisse des marques. Comment conçoit-on le corps au début de la vie, avant que l’école ait commencé à formater la connaissance du corps, du soi et du monde? Et plus loin sur la boucle, que signifie le mot santé lorsque le corps vieillissant est fragile et parfois souffrant? Et puis, j’avais envie d’un entre-lieux où y déposer le tout, un local vacant situé dans un centre d’achats, un espace pour multiplier les rencontres et accumuler mots et gestes liés au corps.

Je me rappelle ma surprise face à aux questions de Danyèle et Yves au tout début du projet, mon étonnement face à la façon dont ils décortiquaient ma pratique et mes motivations pour le projet en train de se faire. J’ai pris goût à nos discussions sur l’engagement dans la pratique, sur le réalisme (ou l’irréalisme) des stratégies et moyens envisagés, sur les considérations éthiques du travail avec des gens fragiles, sur l’art dans la vie, sur l’art dans la ville.

Partir en résidence, c’est embrasser les zones grises et accepter de travailler autrement. C’est essayer de transformer les si et les peut-être en et, et, et, et…pour arriver à construire un projet substantiel à l’intérieur d’un court laps de temps. Résider dans cet entre-lieux, dans cet espace-temps à la fois dense et malléable que m’a offert le 3e impérial, c’était avant tout accepter de faire confiance aux gens qui accueillent, à leur expérience du lieu, à leur connaissance fine des personnes et des structures en présence. Accueillie, soutenue et encouragée à rêver plus grand, j’ai été invitée à partager le travail en train de se faire, à ouvrir ma pratique, à y faire suffisamment de place pour que l’on puisse travailler ensemble. Merci pour cette belle et grande aventure !

Pour la première fois, j’ai eu l’occasion de réaliser une architecture éphémère complexe.

Elle devenait, greffée au mur du bâtiment du 3e impérial, un objet de rêverie.
Conçu initialement à partir de mon parcours quotidien dans la ville, ce projet a pris sens dans la photographie des maisons de Granby qui se sont démarquées par la présence populaire de la véranda.

L’œuvre «Pavillon», réalisée en 2008, n’aurait pu voir le jour sans la coordination extraordinaire de Yves Gendreau, sans oublier, non plus, l’accueil chaleureux de Danyèle à l’ensemble du projet et le dévouement de toute l’équipe.

Karen Trask

Mon projet de résidence, Promenades pour deux rêves d’hiver, était plutôt une occasion exceptionnelle pour moi de développer physiquement et en temps réel les dimensions d’un vrai rêve que j’ai eu au sujet de l’hiver.

Cela a pris forme en tant qu’une série de performances ou «promenades.» Avant cette résidence, je faisais des performances seulement pour la caméra.
La résidence m’a donné le temps et la liberté d’explorer une dimension performative qui était déjà présente mais peu exploitée dans mon travail.

My residency project, Promenades pour deux rêves d’hiver was an occasion to explore and to physically develop in real time a specific dream I had about winter.
This took form in a series of performances or «promenades.» Prior to this residency, I performed only for the camera. The residency gave me the time and freedom to
explore a performative dimension that was always present in my work, but under-developed.

Victoria Stanton

Coming from a background in time-based art practice – multiple immaterial processes that can be challenging to qualify or quantify – the opportunity of working in residency at the 3e impérial was incredibly rich. With a quality of support and engagement that is unsurpassed, the team closely accompanied me in the development of my project. This very context provided the precious time, space and feedback to evolve my working methodology, ushering me into a larger, and more refined perspective on my practice. As such the art-frame – and particular conditions created by the 3e impérial – made it possible to conduct my research, confirming the value inherent in this ephemeral, difficult to define process.

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