co-variances

Collectif Bonneau-Knight

Invitées à intervenir à bord de l’autobus qui transporte les participants au colloque, les artistes du Collectif Bonneau-Knight débutent leur processus par l’exploration du mont Royal, l’une des deux collines montérégiennes situées aux extrémités du trajet qui sera effectué entre Montréal et Granby par les colloquiens. © Atlas du paysage du mont Royal, caractérisation du paysage à l’échelle de la montagne, Ville de Montréal, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2012.
Les artistes-marcheuses cherchent ensuite un moyen de gravir le mont Yamaska, situé à proximité de Granby. Mais elles sont confrontées aux multiples interdictions : les sentiers de cette colline montérégienne sont privés. © Collectif Bonneau-Knight, 2022.
Itinéraire proposé par le duo d’artistes au chauffeur d’autobus menant les colloquiens vers Granby. À la sortie pour Ange-Gardien, l’autobus quitte l’autoroute pour emprunter des chemins de campagne et permettre aux passagers d’observer les variations du paysage (agricole, industriel, résidentiel, historique).
Tout au long du trajet, les artistes déploient divers objets visant à orienter l’attention des passagers vers des marqueurs naturels du paysage, les invitant à partager l’expérience d’une marche imaginée.
« Repères de résonance » : cartographie fragmentée sous forme d’éléments circulaires.
« Repères de résonance » : celui-ci reproduit une carte des territoires autochtones ancestraux sur lesquels le groupe se déplace. Source : native-land.ca.
Dévoilement progressif d’une cartographie poétique imprécise.
Une trame sonore portée par les artistes combine l’énonciation de toponymes en français, en anglais et dans les langues des Premières Nations du territoire traversé, aln8ba8dawaw8gan (abénaquis) et kanien’kéha (mohawk), avec des enregistrements de sons ambiants effectués in situ lors de leurs explorations sur le terrain.
« Repères de résonance » : dessin généré par un appareil sismographe activé pendant une marche du duo d’artistes.
Profil de vitesse.
Les artistes confient aux passagers la trame sonore. Ils ou elles porteront symboliquement la marche imaginée par les artistes pour le reste du trajet en bus.
Elles abandonnent leur matériel et descendent du bus 8,5 km avant la destination des passagers.
Les artistes poursuivent le trajet à la marche.
Munies de leur appareil de dessin sismographique, elles enregistrent la cadence de leur déplacement.
En route pour une marche de 8,5 km à pas lents, tout au long de la rue Cowie.
Au moment où l’autobus atteint sa destination et que ses passagers sont accueillis dans l’espace du 3e impérial, une captation transmet en direct des éléments sonores et visuels de la marche poursuivie par les artistes.
Arrivée des artistes à l’ancienne usine Imperial Tobacco, où loge le 3e impérial.
Les passagers sont rassemblés pour les plénières. Le duo d’artistes dépose discrètement l’appareil sismographe sur un socle.
Le Collectif Bonneau-Knight fait un retour sur l’expérience de la traversée devant l’assemblée du colloque.

Résidence — Artiste

Le projet covariances a été réalisé dans le contexte d’une résidence dédiée à la production d’une œuvre à être présentée dans le cadre du colloque « Un art public éthique : perspectives canadiennes ».

Le projet est associé à la résidence d’auteure et chercheure de Noémie Fortin.

Collectif Bonneau-Knight a été invité à intervenir à bord de l’autobus qui transportait les participant·e·s au colloque « Un art public éthique : perspectives canadiennes », de Montréal vers le 3e impérial à Granby où allait se dérouler la troisième journée du colloque.

Le travail du Collectif Bonneau-Knight étant basé sur la marche, les artistes prévoyaient parcourir à pied le trajet emprunté par l’autobus, quelque temps avant la tenue du colloque, et explorer les deux collines montérégiennes situées aux extrémités du trajet, le mont Royal et le mont Yamaska. Mais l’impossibilité d’accéder au mont Yamaska et le danger pour des piétons de circuler le long d’une route à circulation rapide ont contraint les artistes à modifier leur plan. Elles ont alors opté pour l’exploration de trajets alternatifs dans l’axe qui longe l’autoroute 10, entre Montréal et Granby dans le but de réaliser une marche imaginée. Ainsi, Dans l’isolement et la passivité de l’autobus, dessiner une marche imaginée, par une cartographie sensible et imprécise et partager cette expérience avec les passagers (source : Collectif Bonneau-Knight).

Le 26 août 2022, les deux artistes sont montées à bord de l’autobus en partance de Montréal qui amenait les colloquien·ne·s vers Granby. Tout au long du trajet, alternant des moments d’activation/inaction et de silence, elles ont déployé divers objets visant à orienter l’attention des passager·ère·s vers des marqueurs naturels du paysage, tels que les rivières Richelieu et Yamaska et les collines montérégiennes, les inselbergs et les monadnocks. Des fragments de cartographie ont ainsi circulé entre les passager·ère·s. En parallèle, une trame sonore combinait l’énonciation de toponymes en français, en anglais ainsi que dans les langues des Premières Nations du territoire traversé, aln8ba8dawaw8gan (abénaquis) et kanien’kéha (mohawk) avec des enregistrements de sons ambiants effectués in situ lors de leurs explorations sur le terrain.

Une dizaine de kilomètres avant l’arrivée du convoi à destination, les artistes ont quitté l’autobus pour terminer le trajet en marchant, laissant jouer la trame sonore à bord de l’autobus. Elles étaient alors munies d’un appareil de dessin sismographique qui, activé par le rythme de leur marche, enregistrait la cadence de leur déplacement. Car pour […] se rapprocher du territoire, pour mieux le lire […] c’est par le corps qu’il est possible [d’en] prendre toute [la] mesure (source : Collectif Bonneau-Knight).

Au moment où l’autobus atteignait sa destination et où les colloquien·ne·s étaient accueillis dans l’espace du 3impérial, une captation vidéo transmettait en direct des éléments sonores et visuels de la marche poursuivie par les artistes pour rejoindre le colloque.

Médiagraphie

À venir

Collectif Bonneau-Knight est composé d’Isabelle Bonneau et Emily Knight qui se consacrent, depuis 2016, à une démarche commune d’artistes-marcheuses en communion avec la géographie et le paysage de la ruralité québécoise. S’inspirant des pratiques cartographiques et questionnant la fragmentation territoriale appliquée à un milieu vivant, Bonneau-Knight cherche à les détourner et à les réinterpréter, privilégiant des méthodes imprécises appuyées sur la lenteur, la répétition et la sérialité.

Collectif Bonneau-Knight a reçu des bourses du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts et des lettres du Québec et est lauréat du Prix des Arts Visuels 2019 de Culture Centre-du-Québec. Le collectif est membre du Arts Territory Exchange (aTE), un réseau international d’artistes et de pratiques artistiques qui répondent à la géographie de leur territoire de production.

bonneau-knight.com

Coproduction
08 juin au 26 août 2022

Intervention artistique

Colloque «Un art public éthique : perspectives canadiennes»
26 août 2022

Danyèle Alain, direction générale et artistique / Marie-Claude De Souza, direction de production et coordination / Estela López Solís, communication / Kéno Beauregard, assistant à la production / Swann Bertholin, soutien technique / Stéphanie Lagueux, webmestre.

Guillaume Boudrias-Plouffe, Romeo Gongora, Michèle LeBlanc, Maria Hoyos.

Remerciements : Sigwanis Lachapelle, Jean-Nicolas Plourde du Bureau du Ndakina du Grand Conseil de la Nation Waban-Aki (GNCWA), Antoine Houle, Dominic Leonard, Dominique Lambert, Alberto Moccagatta.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada, Ville de Granby.

Sauf mention © Collectif Bonneau-Knight et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2022.