Marc Gagnon
On retient de Marc Gagnon l’œuvre insolite qui a suscité tant de controverse et débordé en échos médiatiques : Chirurgie plastique, 1ère opération, 1995, réalisée aux abords de l’autoroute 10, dans un champ agricole, offrait aux regards des automobilistes un orme magnifique au feuillage phosphorescent, inattendu et déroutant. Si déroutant que le ministère des transports a menacé de l’abattre. Quelques années plus tôt, c’est Sur le terrain de la séduction que nous entraînait Marc Gagnon, projet qui reliait l’art et le commerce par un habile jeu de mise en marché de tableaux de paysage imitant les affiches de vente immobilières dans un quartier résidentiel.
Quel que soit le contexte, Marc Gagnon poursuit, depuis une dizaine d’années, une réflexion sur la fragilité de l’art et de l’environnement et sur l’artiste dans son environnement social et culturel, dénonçant le glissement qui s’est opéré entre le discours et la pratique actuelle de l’art. Il réinvente chaque fois ses propres règles, misant toujours sur le lien qu’il tisse avec son interlocuteur plus que sur l’objet qui les confronte ; avec constante la satire, le jeu et l’humour qui lui permettent de déjouer l’imposture.