Pelotes

Colin G.

Photo : Jong Yeon Won.
Photo : Colin G.
Photo : Colin G.
Photo : Colin G.
Photo : Colin G.
Photo : Colin G.
Photo : Colin G.
«Être hospitalisée pour ses poumons, beaucoup maigrir, se trouver moche; décider de changer, à commencer par les cheveux». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Cohabiter à quatre dans la promiscuité dans la cabine d'une plateforme pétrolière; s'y battre parfois». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Tomber dans le coma; ne garder aucun souvenir des 20 jours suivant l'accident». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Recevoir un choc électrique violent au bras et faire des mois de soins; se résigner à ce que cela ne soit pas reconnu comme accident professionnel». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Être la première à sortir du carrousel de sa famille dysfonctionnelle». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Avoir un frère qui n'arrive plus à parler, à cause d'une maladie rare auto-immune s'attaquant aux jonctions neuro-musculaires». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.
«Malgré 3 enfants, ne pas parvenir à changer son mari; préférer en divorcer». Texte manuscrit qui accompagnait cette pelote.

Résidence — Artiste

Résidence croisée — France/Québec

Artiste en résidence au 3e impérial, centre d’essai en art actuel.

Ce projet a été réalisé entre février 2020 et septembre 2022 dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant et d’un programme de résidences croisées entre la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, centre d’art contemporain et résidences (Cajarc, France) et le 3e impérial, centre d’essai en art actuel (Granby, Québec, Canada).

Le projet est associé à la résidence d’auteure et chercheure de Noémie Fortin.

Avec le projet Pelotes, Colin G. évoque la résilience humaine face aux épreuves, par le biais d’une exploration esthétique qui se joue dans le contexte particulier d’un salon de coiffure et à partir d’une métaphore animalière qui réfère à l’idée de catharsis : la pelote de réjection. La pelote de réjection est un terme qui appartient au monde des oiseaux rapaces. Il s’agit d’une boulette de matières diverses qui sont régurgitées par voie orale. Elle se compose des débris de proies qui n’ont pu être digérés tels que des poils, des os, des arêtes, des cailloux. Cette forme est réinvestie par l’artiste qui entreprend de fabriquer une série de petites sculptures qui permettraient de transcender de mauvais souvenirs, de manière allégorique et poétique.

La première étape du projet consiste à recueillir les matériaux qui serviront à la confection des pelotes. La matière principale choisie par Colin G. est le cheveu, tant pour ses qualités plastiques que pour la charge symbolique qu’il peut représenter. Une collaboration s’établit avec un salon de coiffure. Dans ce lieu de convivialité et d’échange, de soin et d’attention, les liens de confiance qui se tissent entre la coiffeuse, le coiffeur, et ses client·e·s permettent à l’artiste de récupérer des cheveux coupés. En acceptant d’offrir ses cheveux chaque participant·e se prête à un entretien individuel avec l’artiste dont l’objectif est de livrer un témoignage sensible, voire douloureux, qui demeurera anonyme. Des expériences négatives ou traumatisantes, incrustées ou enfouies dans la mémoire, issues de ces entretiens sont ensuite transposées en microsculptures. Ces minuscules formes abstraites ou figuratives sont amalgamées aux fibres de cheveux de manière à former une boule légèrement hirsute.

Il en résulte une série de pelotes qui se distinguent les unes des autres par leur taille, leur couleur et leur texture, évoquant la diversité des individus. De manière subtile, les microsculptures, dont on aperçoit d’étranges menus détails dans l’entremêlement des cheveux, évoquent la singularité des récits personnels.

L’histoire humaine recèle d’innombrables coutumes prêtant aux cheveux vertus et pouvoirs. À travers les temps, une certaine croyance semble perdurer : le lien entre la force vitale et le cheveu. De nos jours, pour plusieurs, l’expérience de la coupe de cheveu apporterait, au-delà d’un renouveau cosmétique, un effet régénérateur qui libèrerait des énergies négatives passées. À la manière des pelotes de réjection formées par l’expulsion des substances indigestes ingérées par l’oiseau, chaque sculpture façonnée par Colin G. enferme des douleurs dont on se déleste. Tel qu’énoncé par l’artiste, ces microsculptures ne constituent pas une narration explicite mais sont comme les bribes d’un rébus mystérieux à décoder.

À venir : documentaire vidéo

Médiagraphie

À venir

Colin G. vit et travaille en France où il a réalisé depuis 2012 des expositions individuelles et collectives et des projets en résidence d’artiste. Il a obtenu un diplôme de l’École supérieure des Beaux-arts de Nîmes après avoir fait des études en biologie, en agronomie et en sciences sociales. Sa démarche artistique puise dans son expérience scientifique. Avec un intérêt marqué envers l’intériorité et l’identité profonde de l’individu, il utilise les protocoles de l’enquête combinés à une approche relationnelle pour produire des œuvres laissant place au mystère et parfois à l’absurde. Son corpus de travail inclut le dessin, la sculpture, la vidéo, l’installation in situ.

colin-g.org

Séjour de coproduction
21 août au 25 septembre 2022

Installation

23 septembre au 25 octobre 2022

Lieu: Vitrine de la librairie Écolivres
216, rue Principale, Granby (Québec)

Rencontre avec l’artiste

Samedi 24 septembre 2022 de 15 h à 17 h

Lieu : Librairie Écolivres
216, rue Principale, Granby (Québec)

m.facebook.com/EcoLivres/

Danyèle Alain, direction générale et artistique / Marie-Claude De Souza, direction de la production et coordination / Mélanie Binette, adjointe à la production et aux communications /Estela López Solís, communication / Kéno Beauregard, assistant à la production et à la coordination / Swann Bertholin, soutien technique / Stéphanie Lagueux, webmestre.

Dominic Marcil, Guillaume Boudrias-Plouffe, Romeo Gongora, Mikis Allyson Jean-Hébert, Michèle LeBlanc, Maria Hoyos.

Thomas Delamarre et Martine Michard, respectivement directeur et ex-directrice de la Maison des arts Georges et Claude Pompidou, Ricardo Robles de la librairie Écolivres, toutes les personnes ayant fait don de leurs cheveux ainsi que les coiffeuses et coiffeurs des salons et des barbiers ayant aimablement collaboré au projet : Beau bonhomme barbershop, Bruno Roy Coiffure, Chic beauté, Coiffure Création Karine Brosseau, Coiffure Évasion, Coiffure Gilles Bernier, Coiffure Lounge, Coiffure Pour Lui et Elle, Jocelyne Brien Coiffure, L’Hôte Antique Barber Shop, Latock Coiffure, Le 52 Salon De Coiffure, Leduc Barbier & Co, Les artisans de la coiffure, Les Malpolis Coiffure, Ô Salon, Oasis Passion Beauté, Salon Hélène Clément, Salon Maurice, Salon Reflets Beauté II Enr, Salon Sylvie Fournier enr., Signé V&P, TopKut Salon Barbier.

Toutes les personnes qui ont soutenu l’artiste en France en amont de sa venue au Québec : David Weber, Jong Yeon Won, Allel Yahiaoui, Bénédicte Copin, Jean-Pierre Souche.

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada, Ville de Granby.

Sauf mention © Colin G. et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2022.

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