Services de voirie et d’architecture pour animaux

Richard Ibghy & Marilou Lemmens

Station 1 de l'installation «Services de voirie et d’architecture pour animaux» : «Lieux de performance et de défilés pour oiseaux», Sentiers de la rivière Yamaska, Granby, Québec.
Station 1 «Lieux de performance et de défilés pour oiseaux», détail.
Station 1 «Lieux de performance et de défilés pour oiseaux», détails du revêtement extérieur, bois recyclé.
Site de la station 2 en construction, où se trouvent des vestiges d'une ancienne usine.
Station 2 de l'installation «Services de voirie et d’architecture pour animaux» : «Secteur des tunnels et des souterrains», Sentiers de la rivière Yamaska.
© Richard Ibghy & Marilou Lemmens, «Maison souterraine pour rat avec plusieurs entrées et sorties (d'après Calhoun, 1963)», dessin, 2022.
Station 2 «Secteur des tunnels et des souterrains», détail.
Station 3 de l'installation «Services de voirie et d’architecture pour animaux» : «Architecture des pièges et des lieux de chasse pour araignées», cage d'escalier de l'ancienne usine Imperial Tobacco.
Station 3 «Architecture des pièges et des lieux de chasse pour araignées», détail.

Résidence — Artiste

Le projet Services de voirie et d’architecture pour animaux a été réalisé dans le contexte d’une résidence dédiée à la production d’une œuvre à être présentée dans le cadre du colloque « Un art public éthique : perspectives canadiennes ».

Le projet est associé à la résidence d’auteure et chercheure de Noémie Fortin.

Le duo formé par Richard Ibghy et Marilou Lemmens a été invité à réaliser un projet ayant une résonance avec le thème du colloque. L’œuvre, qui formait un parcours en trois stations a été présentée en tout et en partie, entre le 26 août et le 7 septembre 2022. La première, dédiée au monde des araignées, se situait dans le bâtiment où étaient accueillis les colloquien·ne·s. Deux autres stations étaient installées dans l’environnement des sentiers pédestres bordant la rivière Yamaska à proximité du 3e impérial : l’une dédiée au monde souterrain des petits mammifères et des insectes, la dernière au monde des oiseaux.

Les penseurs occidentaux ont longtemps cru que les humains étaient les seuls à être dotés d’une faculté de langage, à se servir d’outils, à faire de l’architecture ou à organiser leur territoire. On sait maintenant que ces pratiques sont courantes chez les animaux, notamment chez les primates et les oiseaux, mais aussi chez les insectes et les batraciens.

Notre projet, intitulé « Services de voirie et d’architecture pour animaux », porte sur le rapport des animaux à leur habitat et, plus spécifiquement, sur la manière dont certains animaux construisent leur chez-soi et modifient leur environnement. Rappelant de petits cabanons ou des abris de jardin miniatures, l’œuvre présente […]  [trois] structures [contenant] une variété de matériaux et d’accessoires qui pourraient servir aux animaux (fils de plastique, brindilles, aiguilles à coudre, etc.). Sur un mode ludique, nous souhaitons construire une œuvre qui brouille l’opposition entre nature et culture, animal et humain.

Ce projet poursuit nos recherches sur l’élargissement des concepts d’hospitalité, de soin et de communication entre les espèces.  Source : Richard Ibghy & Marilou Lemmens.

Ainsi, chaque station rencontrée par les promeneur·euse·s se présentait sous la forme d’une structure associée à un monde animal spécifique. Dans la cage d’escalier du bâtiment industriel où loge le 3e impérial se trouvait une sorte de petite remise sur pilotis remplie de matériaux et d’objets miniatures associés au monde arachnéen. Non loin de là, le long des sentiers de la rivière Yamaska, apparaissait entre les arbres un petit cabanon sur pilotis contenant divers outils et matières dédiés aux oiseaux. Un peu plus loin, un abri incrusté à même le sol évoquait la vie souterraine de petits mammifères et d’insectes.

À l’intérieur de chacune de ces structures étaient disposés des éléments, outils ou matériaux, variant d’un monde animal à l’autre, bien identifiés et organisés, suggérant leurs usages possibles : l’aménagement d’abris souterrains, la conception de lieux de nidification, la construction de pièges et de dispositifs de chasse, etc. Chaque passant·e, qui découvrait sur son parcours ces œuvres inattendues au caractère spéculatif, était invité·e à imaginer le potentiel des ressources qu’elles pourraient offrir au monde animal…

Médiagraphie

À venir

Richard Ibghy & Marilou Lemmens créent des installations, des vidéos, des sculptures, des photographies et des livres d’artistes. Leur pratique collaborative combine une approche concise de la forme et de la construction de l’objet d’art avec un désir de rendre les idées visibles. Depuis plusieurs années, ils se penchent sur l’histoire et le pouvoir des méthodes scientifiques, dont le langage de l’économie, la magie des statistiques, la capacité des modèles à influencer l’avenir, l’esthétique de la visualisation des données et le design des expériences en laboratoire. Plus récemment, leurs œuvres ont porté sur un élargissement des concepts d’hospitalité, de soin et de communication entre les espèces.

Leurs œuvres ont fait l’objet de nombreuses expositions monographiques, notamment au Ulrich Museum of Art (É.-U., 2021), à la Fondation Grantham pour l’art et l’environnement (Canada, 2020-2021), au Bemis Center (É.-U., 2019), à VOLT / Visningsrommet USF (Norvège, 2018), à la Audain Gallery (Canada, 2018) au Agnes Etherington Art Centre (Canada, 2017), au International Studio & Curatorial Program (É.-U., 2016), à la Esker Foundation (Canada, 2016) et à la Galerie Leonard & Bina Ellen (Canada, 2016). Leur travail a été présenté dans des expositions de groupe et des événements internationaux incluant à la Biennale de Fiskars (Finlande, 2019), au Columbus Museum of Art (É.-U., 2018), à la OFF-Biennale Budapest (Hongrie, 2017), au Musée d’art contemporain de Montréal (Canada, 2018), à la Bienal de Cuenca (Équateur, 2016), à la Biennale d’Istanbul (Turquie, 2015), à La Filature, Scène Nationale et La Kunsthalle (France, 2013), au Henie Onstad Kunstsenter (Norvège, 2013) et à la Biennale de Sharjah (2011). Ils vivent à Durham-Sud, Québec.

ibghylemmens.com

Coproduction
08 juin au 26 août 2022

Installation in situ
Services de voirie et d’architecture pour animaux

26 août au 7 septembre 2022

Deux lieux :
– Sentiers de la rivière Yamaska, Granby (Québec)
– 3e impérial, centre d’essai en art actuel

Colloque «Un art public éthique : perspectives canadiennes»

26 août 2022

Danyèle Alain, direction générale et artistique / Marie-Claude De Souza, direction de production et coordination / Estela López Solís, communication / Kéno Beauregard, assistant à la production / Swann Bertholin, soutien technique / Stéphanie Lagueux, webmestre.

Guillaume Boudrias-Plouffe, Romeo Gongora, Michèle LeBlanc, Maria Hoyos.

Remerciements à :

Joaquin Riesgo, biologiste, spécialiste en conservation de la biodiversité, gestionnaire de projets en stratégies de conservation et espèces à statut à la Fondation pour la sauvegarde des écosystèmes du territoire de la Haute-Yamaska (SÉTHY) et à Mario Fortin, ancien directeur général du Centre d’Interprétation de la Nature du Lac Boivin (CINLB).

Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des arts du Canada, Ville de Granby.

Sauf mention © Richard Ibghy et Marilou Lemmens et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2022.