Résidence — Artiste
Ce projet a été réalisé dans le contexte d’une résidence de coproduction en art infiltrant de mars 2015 à octobre 2016.
Le projet est associé à la résidence d’auteure de Ève Dorais.
L’histoire de l’humanité abonde en rituels, collectifs ou individuels, qui sont pratiqués selon les époques et les cultures pour marquer et honorer les passages entre les cycles de la vie. Qu’en est-il aujourd’hui du passage au mi-temps de la vie, alors que nos sociétés contemporaines vouent un culte à la jeunesse en imposant une image négative des effets du vieillissement ? Cette question est au cœur du processus de réflexion et d’exploration qui a mené Vida Simon à créer, dans le contexte de sa résidence, des espaces symboliques de ritualité où il est question des transformations de l’être sur les plans physique, psychique et spirituel, de la beauté déroutante de la matière qui se dégrade et de lâcher prise face à la nature éphémère de notre condition humaine. Plusieurs champs d’action ont constitué son canevas de travail: rencontres avec un taxidermiste, un maraîcher, visite d’un verger, façonnage en atelier de matériaux naturels recueillis au fil de ses excursions locales (cheveux, poils d’animaux, bois, matières végétales, pommes), collecte d’objets divers, conception et fabrication d’une table, création d’une vidéo et enfin, réalisation de deux types de rencontres. D’une part, des repas-rencontres avec plusieurs convives et, en contrepoint, des rencontres-performances impliquant un seul invité à la fois. Trois repas-rencontres, conçus et cuisinés par Vida, ont réuni, entre l’automne 2015 et l’été 2016, trois groupes de convives distincts et ne se connaissant pas pour partager des réflexions sur leurs perceptions du vieillissement. Le premier groupe fut constitué à partir d’un noyau de trois personnes invitées à souper et à y convier quelques personnes de leur choix. De nouveaux convives furent invités à un déjeuner par l’entremise du premier groupe, puis un troisième groupe par le deuxième, à un diner. Sur la table dressée minutieusement par l’artiste se côtoyaient les aliments bruts, les plats cuisinés, un mot sur un bout de papier, une figurine, etc… Hospitalité, simplicité, chaleur, vitalité, expérience tactile et sensorielle concourraient à ce huis-clos convoqué pour faire place à l’imaginaire et à la parole de chacun. Les rencontres-performances, plus intimes, se sont déroulées principalement dans le silence, l’artiste et son unique invité se trouvant assis de part et d’autre d’une table spécialement conçue pour générer un rapport de complicité. Chacune était chorégraphiée sur le vif. Une panoplie de jeux, de gestes et d’objets symboliques manipulés par l’artiste rythmaient la séance, qui se précisait au fur et à mesure des choix et questions auxquels l’invité était libre de répondre. Au cours de l’élaboration du projet, la pomme a occupé une place constante et signifiante. Offertes comme telles ou transformées en mets lors des repas, les pommes ont également été utilisées en tant que matière à créer. Sculptées en forme de visages, laissées à sécher, leur flétrissement rapide fait surgir une variété fascinante d’expressions du vieillissement. Paradoxalement, la pomme est un symbole immémorial de fécondité et de jeunesse éternelle, ainsi en est-il des pommes d’or du jardin des Hespérides dans la mythologie grecque… Pour clore l’ensemble du processus, Vida Simon propose une rencontre publique, invitant cette fois les convives à une pause-collation. On y découvrira une vidéo, des gestes performés et des installations suscitant le jeu, la réflexion partagée et l’invention de nouveaux rituels.
Médiagraphie
À venir
Vida Simon combine différents médiums pour créer des installations et des performances in situ. Son travail a été présenté sur la scène internationale dans divers contextes (galerie, chambres d’hôtel, devantures de magasin, théâtres, toitures); il consiste souvent à redonner vie à d’anciens sites (maison abandonnée, synagogue, écurie, petite église, sanatorium). Ses projets récents incluent Le bureau du savon, un projet participatif réalisé dans un espace bureau en location (Montréal, 2022) et How to eat abstraction, une performance-installation présentée dans un café vacant (Montréal, 2023). Une partie de sa pratique comprend le projet Carried Away, une collaboration continue avec Jack Stanley, présenté récemment à la Cinémathèque québécoise (Montréal, 2023). Les œuvres de Vida Simon explorent au premier plan l’intimité, la fragilité, l’improvisation et l’éphémère. En 2021, elle publiait son premier livre pour enfant, L’univers bleu d’Anouka.
Séjour de prospection
16 au 20 mars 2015
Séjour de coproduction
13 au 23 octobre 2015
09 au 18 février 2016
06 au 18 juin 2016
10 au 15 octobre 2016
Installation / Vidéo / Performance
Dresser la table
Samedi 15 octobre 2016 de 15 h à 17 h
Lieu : 164, rue Cowie, 3e étage, Granby (Québec)
Diffusion de l’œuvre vidéo
Jusqu’au 23 décembre 2016
Danyèle Alain, direction générale et artistique / Yves Gendreau, direction administrative et technique / Patrick Beaulieu, production artistique et communication / Josée Veillet, assistance à la coordination et à l’administration / Stéphanie Lagueux, site web.
Camila Vasquez, Dominic Marcil, Douglas Scholes, Geneviève Chevalier, Guillaume Boudrias-Plouffe, Isadora Chicoine-Marinier, Karen Elaine Spencer, Stéphanie Verriest, Sylvaine Chassay, Victoria Stanton.
Anick Thomas, Anne-Marie Jobin, Élizabeth Dupuis, Estela López Solís, Ève Dorais, Francine Poitras, John Fredy Rivas Gómez, Hervé Miniou, Horta Van Hoye, Jack Stanley, Lou Nelson, Mylène Cossette, Nancy Brien, Sandra Paris, Swann Bertholin, Sylvie Bergeron, Vicky Tansey, Youenn Tosser.
Conseil des arts et des lettres du Québec, Conseil des Arts du Canada.
Sauf mention © Vida Simon et 3e impérial, centre d’essai en art actuel, 2015-2016.